À toutes celles et ceux qui pensent encore que syndicat ne rime qu’avec grève et CSE avec chèque cadeau, retrouvez les 12 mots incontournables pour enfin tout comprendre au monde du syndicalisme, et à ce qu’il apporte comme moyen d’action.
D’abord, le cadre général
L’entreprise : C’est le terrain idéal pour transformer la société. Pourquoi ? Tout simplement parce que les désordres du monde actuel viennent de nos modes de production qui sont générateurs de pollution et d'inégalités. Or, les choix de production sont opérés par les entreprises. Ce sont donc aussi ces organisations qui doivent opérer des transformations vers un monde juste et durable. Voilà, c’est dit !
Le syndicat : C’est une forme d’association de salarié·es un peu spéciale, capable de signer des accords collectifs contraignants entre employé·es et employeur·euses. Juridiquement, le rôle d’un syndicat est de défendre les intérêts physiques et moraux, individuels et collectifs des salarié·es auprès de leur employeur. Au Printemps écologique, nous pensons que l’intérêt des salarié·es doit intégrer la défense et la préservation des conditions de vie sur terre. Plus concrètement, dans l’entreprise, on va parler de la mobilité, l’alimentation, la comptabilité, les indicateurs et les changements de modèles d’affaires, le climat et la biodiversité.
La redirection écologique : Pour que rien ne change, il faut que tout change. En tant qu’éco-syndicat, Printemps Écologique remet en question le productivisme à tout prix et défend davantage les salarié·es que les emplois. Puisque améliorer notre modèle de société suppose de réduire certaines activités, l’éco-syndicat propose une approche de décroissance sélective (ralentissement croissant et maîtrisé des activités les plus néfastes) sur le long terme. Le tout, bien sûr, sans jamais laisser les salarié·es sur le bas-côté. Car sacrifier une activité ne veut pas dire qu’on sacrifie celles et ceux qui y travaillent !
Ensuite, les gens du syndicalisme
L’éco-syndicaliste : Tout le monde peut être éco-syndicaliste ! L’éco-syndicaliste, c’est celui qui vit son engagement écologique au travail, et qui essaie de transformer l’entreprise de l’intérieur. Ainsi, s’éco-syndiquer ne veut pas forcément dire qu’on prend des responsabilités syndicales : chacun·e peut s’engager au niveau qui lui convient, de simple soutien à représentant·e élu·e.
Le·a délégué·e syndical·e : C’est une sorte de « super-salarié·e » qui peut négocier et signer des accords d’entreprise avec la direction pour faire bouger les lignes. Le·a délégué·e syndical·e est un·e représentant·e du personnel désigné·e par un syndicat représentatif.
Le comité social et économique (CSE) : Ne rime pas qu’avec chèques cadeaux ! Cette instance de représentation du personnel existe dans toutes les entreprises de plus de 11 salarié·es. Elle est composée de l’employeur, de membres élu·es par les salarié·es, et, le cas échéant, d’un·e représentant·e syndical·e. Les représentant·es des salarié·es remontent les revendications de ces derniers, et leur redescendent les fruits des discussions sur la stratégie de l’entreprise (et depuis 2021 de ses « conséquences environnementales »). Le CSE est donc un lieu essentiel pour la circulation de l’information en entreprise, mais aussi pour mobiliser des budgets et de l’expertise pour débattre sur des bases solides.
Sans oublier les outils du ou de syndiqué·e
Les élections professionnelles : C’est la (seule) brique démocratique de l’entreprise ! Les élections professionnelles permettent d’élire les représentant·es du personnel au CSE. Elles ont lieu au maximum tous les 4 ans : en 2023, les CSE de 70% des entreprises françaises devront ainsi être renouvelés avec la tenue d’élections avant fin décembre. Pour voter, il suffit de travailler dans l’entreprise depuis au moins trois mois. Pour être élu·e, il faut y avoir travaillé plus d’un an. Tous aux urnes !
La négociation collective : Elle permet la signature d'accords contraignants en entreprise (contrairement à des chartes ou des plans stratégiques). Quand on parle de négociation collective, on a tendance à l’imaginer au niveau national, ou sectoriel, mais la négociation collective existe aussi entre l’employeur et ses salarié·es. C’est d’ailleurs le seul moyen par lequel on arrive à la signature d’un accord d’entreprise qui engage formellement ses parties prenantes. Quand c’est signé, c’est que les lignes vont enfin bouger !
La commission écologie : C’est une sous-entité du CSE dédiée à 100% au chantier écologique. Attention, son existence ne veut pas dire que l’écologie doit être un sujet à part. Non, la commission permet surtout de donner davantage de moyens et de visibilité à ce chantier prioritaire au sein des instances de représentation du personnel.
Et enfin, les convictions
Les ressources humaines (RH) : Partie prenante oui, ressource, non ! Les humains, comme la nature, ne devraient plus être perçus comme des ressources (sous entendu à exploiter) au service de l'activité d’une organisation. Au contraire, le respect des salariés et de l’environnement devraient être le noyau central autour duquel s’articule l’activité de toute entreprise. Ça va mieux en le disant.
Le travail : Pour changer le monde, travaillons, mais travaillons bien ! Comme le disent la sociologue Dominique Méda et ses collègues dans une tribune dans Le Monde, « il faut démocratiser l’entreprise et démarchandiser le travail pour dépolluer la planète ». Autrement dit, que la société fournisse un emploi utile à chacun et revalorise les apporteurs de travail par rapport aux apporteurs en capitaux. Allez, au travail !